Golgota

Une soirée à Golgota.

Le 19 mars dernier,  les 10 jeunes spectatrices ont fait un drôle de voyage qui les a jetées dans une ambiance très différente de leur vie souriante de collégiennes. A l’entrée du théâtre, elles ont été accueillies par une odeur de cire et d’encens, le noir complet, des chants religieux et des cierges allumés. Golgota, spectacle créé par Bartabas, le créateur de la compagnie  de théâtre équestre Zingaro, et par Andres Marin, danseur de flamenco, était présenté au théâtre de Cornouaille. Golgota évoque le mont sur lequel a été crucifié Jésus et c’est l’ambiance de la semaine sainte de Séville que les deux artistes entendaient partager avec le public. Difficile pour les dix cinquièmes de comprendre ce que signifiaient les chapeaux pointues qui voilent le visage, si typiques des congrégations sévillianes. Les allusions à la passion du Christ n’ont évidemment suscité que l’incompréhension. L’impression générale s’est résumé   un mot : “bizarre”. Malgré tout, les élèves ont été sensibles aux pointes de drôlerie du serviteurnain et de l’âne, à la virtuosité du danseur de flamenco qui frappe des pieds et claque des doigts sur un rythme frénétique et surtout à la majesté des chevaux menés par Bartabas. Quatre chevaux parfaitement dressés ont en effet investi la scène du théâtre couverte de sable noir. Au son du luth et de lavoix de haute-contre d’un chanteur lyrique, un duel se jouait entre un roi arrogant et ces majestueux animaux, paradant, tombant au sol, tournant autour de la scène comme de vrais personnages. “Le cheval guide l’homme et non le contraire” commente Doïna. En effet, le roi a beau être sûr de son talent, lesvraies majestés, ce sont les chevaux. Alors, malgré l’ambiance de messe noire et de crucifixion, “pas besoin de doudou, quand même”, plaisante Camille. Et si elles n’ont pas tout compris, elles ont senti bien des choses. C’est le plus important.